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Bolloré part à l’assaut de l’empire télévisuel de Berlusconi

Bolloré part à l’assaut de l’empire télévisuel de Berlusconi

Où sont passées les relations amicales que Vincent Bolloré était censé entretenir avec la famille Berlusconi ? Après la tentative de conciliation, l

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Où sont passées les relations amicales que Vincent Bolloré était censé entretenir avec la famille Berlusconi ? Après la tentative de conciliation, l’homme d’affaires breton déterre la hache de guerre. Vivendi, dont il possède 20 % du capital, a annoncé, mardi 13 décembre, avoir pris 12,32 % du capital de Mediaset, le groupe de médias détenu à 33,5 % par la famille Berlusconi (à travers leur holding familiale Fininvest), le lendemain d’une première annonce surprise, où Vivendi déclarait avoir pris 3,01 % du capital.

Mediaset, qui assure avoir appris par voie de communiqué l’entrée du français à son capital, dénonce cette attaque « hostile ».

SURENCHÈRE JURIDIQUE ET TRACTATIONS

L’irruption surprise de Vivendi, qui a donné un coup de fouet à l’action Mediaset à la Bourse de Milan, fait suite à l’échec des négociations entre les deux groupes. Petit rappel des faits. En avril, Vivendi et Mediaset officialisaient en grande pompe un vaste partenariat industriel, qui devait se matérialiser notamment par un échange de participations croisées. Les négociations avaient débuté fin janvier quand Vincent Bolloré, Silvio Berlusconi et leurs fils respectifs, Yannick et Pier Silvio, ont déjeuné ensemble près des Champs-Elysées pour évoquer une éventuelle alliance.

Vivendi était censé acquérir 100 % du capital de Mediaset Premium, la filiale de télévision payante. Et chacun des deux groupes devait prendre 3,5 % du capital de l’autre.

Pour Vivendi, cette alliance, présentée comme stratégique, devait être la première étape pour créer un « Netflix de l’Europe du Sud », capable de rivaliser en Europe avec la célèbre plate-forme de vidéo à la demande américaine. Mais le 26 juillet, la belle histoire s’interrompt brusquement. Vivendi annonce dans un communiqué vouloir renégocier les termes de l’accord, jugeant les chiffres de Mediaset Premium moins prometteurs qu’espéré. Depuis cette date, l’italien et le français jonglent entre surenchère juridique – le premier a porté l’affaire devant les tribunaux – et tractations en coulisses pour trouver une sortie de crise.

L’arrivée sans préavis de Vivendi au capital de Mediaset marque donc une nouvelle étape dans cette escalade. Mediaset soupçonne même le français d’avoir organisé la chute du cours de Bourse, qui a dégringolé de 15,7 % depuis le 25 juillet, afin d’acquérir des actions Mediaset à bon compte. De fait, « Vivendi a les moyens », dit une source côté français. Mediaset étant actuellement valorisé 3,2 milliards d’euros en Bourse, les 3,01 % du capital annoncés lundi ont donc coûté moins de 100 millions d’euros au français. Pour obtenir 20 % du capital, Vivendi devrait, au cours du lundi 12 décembre, dépenser seulement 640 millions d’euros.

UNE PARTIE DE POKER MENTEUR

Le géant de la télévision gratuite italienne, qui avait levé le pied sur les procédures juridiques, a déclaré dans un communiqué « poursuivre le contentieux à la lumière des derniers développements et évaluer les objectifs réels des manœuvres françaises ». Mediaset va recourir aux services des banques Intesa Sanpaolo et Unicredit.

Qu’attend Vivendi de cet assaut contre son homologue ? Souhaite-t-il en prendre le contrôle, comme chez Telecom Italia, où il fait la pluie et le beau temps avec un quart du capital, ou comme il tente de le faire chez l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft, dont il possède également 25 % ? Officiellement, il s’agit juste de forcer les Italiens à revenir à la table des négociations. « Tout va désormais dépendre de leur réaction : vont-ils enfin vouloir discuter ? Pour éviter que Vivendi monte davantage au capital, Mediaset peut vouloir s’accorder sur un niveau de participation et un accord industriel. Ou alors le groupe peut se raidir davantage. Une nouvelle partie s’engage », dit une source proche du dossier. Dans cette partie de poker menteur, reste à savoir quelle est la sincérité des parties.

Chez Vivendi, on assure avoir cherché des solutions. « On était ouvert à la recherche d’un nouveau schéma de partenariat », dit la même source. A l’inverse, de l’autre côté des Alpes, on affirme au contraire ne « plus avoir eu de nouvelles de Vivendi depuis le 25 juillet ».

Qui a tort, qui a raison ? Tout est une question de point de vue. Il est vrai qu’Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, signataire de l’alliance entre les deux groupes, n’est, selon nos informations, pas revenu voirles Italiens. En revanche, des discussions ont bien eu lieu via des intermédiaires, et notamment à travers Mediobanca, la banque italienne au sein de laquelle siègent à la fois des représentants du groupe Bolloré et de Fininvest.

DES INTÉRÊTS DES DEUX CÔTÉS, SELON LES FRANÇAIS

Début décembre encore, Il Sole 24 Ore rapportait que des discussions portant sur un nouveau schéma d’accord possible entre les parties étaient en cours. Selon le quotidien italien, cet accord prévoyait l’entrée au sein de Mediaset Premium de Vivendi et de Telecom Italia. Schéma qui aurait l’avantage de n’obliger personne à consolider les pertes de la filiale de télévision payante, encore déficitaire.

Dans le camp français, on continue à vanter les avantages d’une telle alliance, assurant que Vivendi a tout intérêt à s’appuyer sur les réseaux audiovisuels de Mediaset en Italie et en Espagne, tandis que Mediaset n’aurait d’autres choix que de trouver un partenaire pour peser face à News Corporation et Bertelsmann. « Il est également possible de mutualiser les dépenses. Les deux groupes pourraient produire des séries ensemble, du type de Versailles, ou acheter des contenus et les distribuer ensuite séparément », dit un proche. Reste que dans les affaires, l’agressivité est rarement le meilleur moyen de mettre le partenaire dans de bonnes dispositions.

lemonde.fr

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